Faut-il préférer une augmentation de capital ou un compte courant d’associé ?
- Gabriel Hanna
- 12 juin
- 2 min de lecture
Lorsqu’une société a besoin de financement, deux solutions sont souvent envisagées :
l’augmentation de capital ou le recours au compte courant d’associé. Ces deux mécanismes présentent des implications juridiques, fiscales et stratégiques très différentes.
Le choix de l’un ou de l’autre ne doit donc pas être improvisé. Il dépend des objectifs poursuivis, de la structure du capital social, des relations entre associés et du contexte économique de l’entreprise.
Cet article vous aide à faire le bon choix pour structurer votre financement, en évitant les pièges classiques.
Augmentation de capital : renforcer durablement les fonds propres
L’augmentation de capital consiste à intégrer de nouveaux apports (en numéraire, en nature ou en industrie) au capital social de la société. Ces apports donnent lieu à l’émission de nouvelles actions ou parts sociales.
Ce mécanisme permet de renforcer les fonds propres de la société. Il améliore sa solvabilité, son image auprès des banques, et peut favoriser l’entrée de nouveaux investisseurs. Contrairement au compte courant d’associé, les fonds apportés dans le capital ne sont pas remboursables : ils s’inscrivent dans la durée.
Toutefois, l’augmentation de capital suppose le respect de formalités juridiques strictes. Elle requiert l’accord des associés en assemblée générale extraordinaire, une mise à jour des statuts et une publication au greffe. Elle peut également entraîner une dilution des associés existants.
Compte courant d’associé : souplesse et réversibilité
Le compte courant d’associé est une forme de prêt consenti par un associé à sa société. Il permet d’injecter rapidement de la trésorerie, sans modifier le capital social ni la répartition du pouvoir entre associés.
Ce dispositif est particulièrement adapté pour répondre à un besoin temporaire de liquidités. Il offre une grande souplesse : les fonds peuvent être versés et remboursés plus simplement, selon les clauses prévues dans la convention de compte courant.
Sur le plan fiscal, les intérêts versés à l’associé peuvent être déductibles du résultat de la société, sous certaines conditions. En revanche, ces avances constituent une dette, et non un apport en capital. Elles n’améliorent donc pas les fonds propres de l’entreprise.
Attention également à la dépendance financière qu’un tel mécanisme peut créer, notamment lorsque les avances sont concentrées entre les mains d’un associé majoritaire.
Comment faire le bon choix ?
Si l’objectif est de structurer un financement pérenne, d’attirer des investisseurs ou de consolider le bilan de la société, l’augmentation de capital est à privilégier. À l’inverse, si l’on souhaite conserver une flexibilité financière ou éviter une dilution des parts sociales, le compte courant d’associé constitue une alternative intéressante.
Il ne s’agit donc pas de choisir l’outil le plus simple ou le plus rapide, mais celui qui est juridiquement et économiquement pertinent à moyen et long terme.
L’importance de l’accompagnement juridique
Quelle que soit la solution retenue, il est essentiel d’en maîtriser les conséquences. L’absence de pacte d’associés, une rédaction imprécise des statuts ou une mauvaise structuration des apports peuvent être sources de blocages ou de conflits.
Un avocat en droit des sociétés vous accompagne pour sécuriser l’opération, anticiper ses conséquences fiscales, et veiller à ce que vos intérêts – et ceux de votre entreprise – soient pleinement protégés.