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Rupture abusive de relations commerciales : comment se prémunir contre les risques ?

  • Gabriel Hanna
  • 7 avr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 avr.

Dans le monde des affaires, il est courant de nouer des relations commerciales durables, parfois sans même formaliser de contrat écrit. Mais attention : rompre brutalement une relation commerciale établie peut coûter très cher. Le droit encadre strictement ces situations et sanctionne la rupture abusive, même en l’absence de contrat formel. Voici comment anticiper et vous protéger.


Qu’est-ce qu’une rupture abusive de relations commerciales établies ?


Selon l’article L. 442-1, II du Code de commerce, engage sa responsabilité celui qui rompt brutalement, même partiellement, une relation commerciale établie sans préavis écrit suffisant, au regard notamment de la durée de la relation.


Exemples concrets :

  • Arrêt soudain des commandes à un fournisseur après 8 ans de collaboration.

  • Non-renouvellement d’un contrat sans motif valable ni préavis.

  • Déréférencement d’un partenaire sans justification ni anticipation.


Ce qui est sanctionné, ce n’est pas la rupture en soi, mais sa brutalité et son imprévisibilité.


Comment évaluer la durée du préavis nécessaire ?

Le Code de commerce ne fixe pas de durée précise. C’est le juge qui apprécie, au cas par cas, selon:

  • La durée de la relation commerciale (souvent +2 ans = relation établie).

  • Le niveau de dépendance économique du partenaire.

  • Les investissements spécifiques réalisés.

  • La régularité des échanges.


En pratique, on considère souvent un mois de préavis par année de relation, sans que ce soit une règle absolue.


Comment se prémunir contre une qualification de rupture abusive ?


1. Formalisez vos relations contractuellement

Même en l’absence de contrat écrit, des courriels, bons de commande réguliers ou conditions générales peuvent prouver l’existence d’une relation établie. Mieux vaut anticiper avec un contrat écrit intégrant des clauses claires sur :

  • La durée de la relation.

  • Les modalités de résiliation ou de non-renouvellement.

  • Les délais de préavis applicables.


2. Constituez une traçabilité

Gardez des preuves écrites des motifs de rupture :

  • baisse de performance,

  • manquements contractuels,

  • réorganisation stratégique.


Ces éléments vous permettront de justifier une rupture non fautive.


3. Évitez la dépendance économique

Une relation devient risquée si l’un des partenaires tire plus de 30 à 50 % de son chiffre d’affaires d’un seul client. Cela pourrait être requalifié en abus de dépendance économique ou rupture brutale aggravée.


Quels sont les risques en cas de rupture abusive ?


Le partenaire lésé peut saisir le tribunal de commerce pour demander réparation. Indemnisation possible :

  • Dommages et intérêts (pertes de marge, frais engagés, etc.).

  • Parfois plusieurs centaines de milliers d’euros, voire plus, si la dépendance était forte.


Le rôle de l’avocat dans la sécurisation de vos relations commerciales


En tant qu’avocat en droit des affaires, je vous accompagne pour :

  • Rédiger ou auditer vos contrats commerciaux.

  • Définir des stratégies de sortie sécurisées.

  • Anticiper les risques de contentieux.

  • Vous défendre en cas de litige lié à une rupture.


En résumé

Risque

Bonne pratique

Rupture brutale sans préavis

Prévoir une clause de préavis dans le contrat

Dépendance économique d’un partenaire

Diversifier ses fournisseurs ou clients

Absence de preuve

Formaliser par écrit chaque étape

Anticipez pour éviter de subir


La rupture abusive de relations commerciales peut être un véritable piège juridique. Pour éviter les litiges, anticipez, structurez vos relations et agissez avec méthode. Mieux vaut un contrat bien rédigé qu’un procès à 6 chiffres.

 
 

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